Vers de nouveaux horizons

Sails of Change ne partira plus cette année : le stand-by qui dure depuis plusieurs mois à Brest s’achève car les conditions météos n’ont pas été favorables cet automne, ni cet hiver … 

 

 

Ce sera pour une autre fois ! Sails of Change n’a pu s’engager sur ce parcours autour du monde cette année, tout comme d’autres prétendants. La raison se justifie par des situations météorologiques peu propices à un tour du monde à la voile : le Trophée Jules Verne n’est pas pour autant abandonné puisque l’équipage reste toujours prêt à en découdre.
Il faut bien arrêter le stand-by un jour !

« Nous effectuerons un retour en convoyage de Brest aujourd’hui pour retrouver notre base à La Trinité-sur-mer. Nous avons eu beau reculer notre stand-by, il n’y a jamais eu d’opportunités météorologiques … » précise Yann Guichard. « Nous avons poussé la date limite le plus possible, mais rien ne se présente encore ces prochains jours. Le problème n’est plus de franchir l’équateur en moins de cinq jours (le meilleur temps est toujours détenu par l’écurie en 4 jours 19 heures 57 minutes) mais d’atteindre la longitude du cap de Bonne-Espérance aux alentours de douze jours ! »

Francis Joyon et son équipage avaient en effet bénéficié de conditions très favorables dans les mers du Sud et il faut donc avoir du « gras » avant d’entamer l’océan Indien. « C’est une décision difficile mais il faut bien arrêter un jour et passer à autre chose. Il y a forcément de la déception et il faut envisager la suite. Avec Dona (Bertarelli), nous avons rassemblé l’ensemble des navigants et des membres de l’équipe technique ce mardi midi : ce fut un moment fort ! »

« Cela fait dix ans que nous préparons ce Trophée Jules Verne, et à chaque fin de tentative ou de stand-by, il faut savoir tourner la page … L’émotion reste intacte et c’est toujours aussi difficile ! Ce que nous avons construit avec toute une équipe autour de nous ne peut se déliter » partage Dona Bertarelli.

Il faut bien comprendre que dans le Grand Sud, ce sera désormais l’automne, donc des dépressions plus rapides, plus violentes, des nuits plus longues, et des mers plus hachées ne permettant pas de naviguer à des vitesses permettant d’envisager de battre le record. Et de plus cette année, des icebergs dérivant plus haut en latitude, « dans le Pacifique ». Il aurait donc fallu augmenter la distance à parcourir … Sans pour autant que le temps à battre diminue. « Le record reste. Même s’il est battu, il y aura toujours quelqu’un pour l’améliorer un jour ! C’est cela la beauté d’un record … » déclare le skipper de Sails of Change.

Dorénavant, l’équipe se prépare pour une nouvelle saison de compétitions en TF35 qui vont débuter dès la mi-mai sur le Léman.

L’Atlantique sud toujours en ligne de mire

Yann Guichard, en collaboration avec Benjamin Schwartz et Jean-Yves Bernot, routeur, continuent de guetter la moindre opportunité d’un départ du Maxi-trimaran Sails of Change. Mais force est de constater que la situation actuelle n’est pas à la hauteur du Trophée Jules Verne pour espérer atteindre le Cap de Bonne Espérance aux alentours de 12 jours et se positionner sur le temps de référence du record à battre détenu par IDEC Sport*.

 

 

Le grand beau temps accompagné d’un vent faible d’Est qui règne sur la France en ce début de mois de février est trompeur. « La situation est atypique », explique Jean-Yves Bernot. « L’anticyclone centré sur la France pourrait permettre de partir avec un vent d’Est à la rencontre d’un front et de basculer ensuite vers le Sud ». De fait, les routages de ces dernières 48 heures vers l’Équateur sont bons avec 5 jours prévus pour atteindre les portes de l’Atlantique Sud, malgré « un alizé pas idéal ». Mais c’est ensuite que ça se gâte : « On a beau faire tourner tous les routages que l’on veut et même forcer un peu les polaires, le Sud ne passe absolument pas » garantit Benjamin Schwartz, navigateur de Sails of Change, en lien permanent avec Yann Guichard et Jean-Yves Bernot. Très étendu en longitude comme en latitude, l’anticyclone de Sainte-Hélène fait clairement barrage sur l’Atlantique Sud et rallonge considérablement la route pour rejoindre les dépressions de l’océan Indien, comme l’ont d’ailleurs montré les trajectoires des concurrents de The Ocean Race ces jours derniers. « Sans possibilité de traverser l’anticyclone, les meilleurs temps que l’on peut espérer à Bonne Espérance sont de 13 jours » ajoute Benjamin. C’est 24 heures de trop par rapport au temps de Francis (Joyon) ».

Rappelons qu’IDEC Sport avait ensuite enchaîné un océan Indien remarquable qui oblige aujourd’hui à capitaliser sur l’Atlantique sous peine de courir après le chronomètre tout le reste du tour du monde. Prolongé jusqu’à fin février, le stand-by de Sails of Change doit permettre de profiter de meilleurs enchaînements pour une descente Atlantique de premier ordre.

L’équipage de Gitana 17 a tenté sa chance hier dimanche. « L’Atlantique Nord est bon et ils ont des capacités de vitesse et une agilité dans les vents faibles de l’anticyclone que nous n’avons pas » explique Benjamin Schwartz. « En ce qui nous concerne, on a essayé de forcer un peu mes polaires du bateau mais le bilan, c’est que ça ne passe pas. Nous avons encore 20 jours de stand-by, nous restons sur notre objectif avec le potentiel de notre maxi-trimaran ».

 

*Record du Trophée Jules Verne détenu en 2017 par l’équipage de IDEC Sport en 40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes.

Le Maxi Edmond de Rothschild contraint de rentrer à Lorient

Parti de Ouessant ce dimanche en début d’après-midi pour une nouvelle tentative sur le Trophée Jules Verne, le record du tour du monde à la voile, l’équipage du Maxi Edmond de Rothschild annonce ce soir faire demi-tour et regagner son port d’attache lorientais pour réparer une avarie survenue sur un élément de sa génératrice (moteur). Si cette dernière ne sert naturellement pas dans la propulsion du géant de 32 mètres, elle est cependant essentielle pour assurer la recharge des batteries et ainsi toute l’autonomie nécessaire aux six membres d’équipage sur une aventure planétaire.

 

 

Face à cette casse technique atypique, qu’ils ne peuvent en aucun cas résoudre en mer, Charles Caudrelier, Franck Cammas et leurs quatre équipiers n’ont malheureusement d’autres choix que de stopper leur tentative pour revenir à Lorient au plus vite. L’objectif étant désormais de réparer pour pouvoir se remettre en attente d’une fenêtre météo favorable dans les plus brefs délais. Pour rappel, le Gitana Team avait annoncé un stand-by jusqu’à fin février, début mars, ce qui laisse, espérons-le, encore de belles opportunités.

Le Trophée Jules Verne devant les étraves du Maxi Edmond de Rothschild

Après avoir largué les amarres à Lorient au petit matin ce dimanche, le Maxi Edmond de Rothschild a franchi la ligne de départ du Trophée Jules Verne, au large de l’île d’Ouessant, à 14h09m30s (heure française) . À la barre du géant volant de 32 mètres, Charles Caudrelier, Franck Cammas et leurs quatre équipiers s’élancent à l’assaut du prestigieux chronomètre autour du monde. L’objectif : battre le record de 40 jours, 23 heures et 30 minutes établi en 2017 par Francis Joyon et les hommes d’IDEC. Afin d’y parvenir, les marins du Gitana Team devront être de retour au large de Brest et du Phare du Créac’h avant le 25 mars à 13h 38m59s (heure française). Bien que singulière, la fenêtre météo qui se présente devant les étraves du Maxi Edmond de Rothschild mérite d’être tentée car elle pourrait bien permettre à l’équipage aux cinq flèches de saisir de belles opportunités.

 

 

Une fenêtre loin des standards 

Depuis vendredi matin, les skippers du Maxi Edmond de Rothschild et leur routeur, Marcel van Triest, envisagent une sérieuse opportunité de déclencher le chronomètre planétaire. Mais de fichiers en fichiers, de nombreuses divergences n’ont pas facilité le choix – toujours délicat – de la cellule météo. Fidèle à sa philosophie audacieuse et engagée, c’est finalement ce dimanche en début d’après-midi, que le grand trimaran volant armé par Ariane et Benjamin de Rothschild s’est élancé pour le record iconique de la course au large et le grand vertige qu’il procure.

Tous les membres du Gitana Team admettent, à l’instar de Charles Caudrelier, que « la fenêtre météo est un peu atypique ». Le dernier vainqueur de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe explique : « si nous avons une idée très précise de ce qui peut se passer dans l’Atlantique Nord, c’est moins le cas dans l’Atlantique Sud. Une dépression au sud du Brésil est un peu incertaine en fonction des modèles ». En somme, il faudra passer par « un trou de souris » dixit Morgan Lagravière et « avoir un peu de chance sur les enchaînements météos », poursuit Franck Cammas. Les premiers jours de mer en revanche sont bien identifiés avec « du près pour débuter et un front à aller chercher demain », souligne Erwan Israël. Si l’enchaînement s’avère ensuite moins favorable, l’équipage se réserve le droit de faire demi-tour à la latitude des Canaries pour revenir chercher une meilleure rampe de lancement à la pointe bretonne.

Concentrés, déterminés et particulièrement enthousiastes, les six membres de l’équipage du Maxi Edmond de Rothschild débutent ainsi la 1ère tentative de l’année, la 3e du plan Verdier après deux campagnes avortées, en 2020 et en 2021. La dernière s’était achevée après 12 jours de course à l’entrée des mers australes alors qu’ils étaient en avance sur le record et venaient de signer le meilleur chrono de tous les temps au cap des Aiguilles. Certes, si ce départ à la mi-février peut apparaître comme avancé dans la saison, certains se sont élancés plus tardivement, à l’instar de Sport-Elec (Olivier de Kersauzon, le 8 mars 1997) et d’Orange II (Bruno Peyron, le 2 mars 2002).

 

 

Désormais, Charles Caudrelier, Franck Cammas et leurs équipiers ont les yeux rivés sur les points de passage, notamment au large de l’Afrique du Sud. « On se doit d’avoir au moins 24 heures d’avance sur le passage au Cap de Bonne Espérance de Francis Joyon (12 jours, 19 heures) », souligne Charles. Les objectifs sont donc bien identifiés et le contre-la-montre est plus que jamais lancé !

 

Les chiffres à retenir

Franchissement de ligne : le 12 février 2022 à 14h09m30s (heure Fra), 13h09m30s TU
Date limite d’arrivée pour battre le record : le 25 mars 2023 à 13h38m 59s (heure Fra), 12h38m59s TU
Record à battre :  40 jours, 23 heures et 30 minutes > Record détenu par Francis Joyon et son équipage (Idec Sport) depuis le 26 janvier 2017.

 

Ils ont dit

Charles Caudrelier : « C’est une fenêtre un peu atypique mais on arrive en fin de stand-by, on a envie de tenter notre chance, d’autant que les fichiers donnaient des bons temps de passage hier soir. Si on a une idée très précise de ce qui peut se passer dans l’Atlantique Nord, c’est moins le cas dans l’Atlantique Sud. Il y a une dépression au sud du Brésil qui est un peu incertaine en fonction des modèles. Mais nous avons décidé que ça valait le coup d’essayer, même si on doit faire demi-tour si ce n’est pas le cas. L’objectif, c’est d’aller le plus loin possible. Une des zones où on peut gagner le plus de temps par rapport au précédent record, c’est dans l’Atlantique. On se doit d’avoir au moins 24 heures d’avance sur le passage au cap de Bonne Espérance de Francis Joyon (12 jours, 19 heures). Il avait mis la barre très haut et on sait que son record sera difficile à aller chercher. Le plus dur dans ce record, c’est d’arriver à terminer avec un bateau à 100 %. Mais on pense que le Maxi Edmond de Rothschild est arrivé à maturité ! »

Franck Cammas : « C’est la première fois que nous franchissons la ligne de départ cette année. Nous savons que pour réussir ce record, il est important d’avoir un peu de chance sur les enchaînements météos. Les journées qu’on perdra lors de la première phase pourraient être rédhibitoires pour le record.  C’est pour ça qu’on a mis du temps à partir. On ne peut pas perdre de temps, d’autant que le record de Francis (Joyon / IDEC – ndlr) est très bon dans l’hémisphère sud ! Les records, pour les battre, il faut les tenter avant tout. »

Morgan Lagravière : « Je n’avais pas vraiment d’inquiétude sur le fait qu’on parte. Quand on voit la dynamique dans laquelle sont toujours Charles et Franck, on savait qu’on allait y aller. C’est un moment fort, un moment aussi d’éloignement de la famille, donc il y a pas mal d’émotions et de sentiments qui se partagent dans la tête. Mais c’est globalement très positif. Après, on garde la tête froide car on sait qu’il y a pas mal d’incertitudes dans cette fenêtre-là. On a vraiment envie d’aller dans les mers australes. C’est une case que je n’ai pas encore cochée dans ma carrière. Le bateau est exceptionnel, l’équipage est top : ce sont de très bonnes conditions pour prendre du plaisir et vivre cette expérience unique. On va croire en notre bonne étoile pour avoir les planètes qui s’alignent aussi au niveau de la météo. »

David Boileau : « Bien sûr, on est dans un état d’esprit conquérant ! Ça fait un mois et demi qu’on attend et on est forcément très contents de partir. Pour nous tous, c’est une forme de libération. Nous savons que la fenêtre n’est pas formidable mais on va y aller, on va tenter notre chance. Si la météo s’avère moins bonne, on fera demi-tour et on attendra pour la suivante. Mais ça bouge, ça donne envie de se faire plaisir et de tout donner ! »

Erwan Israël : « Ce n’est que la deuxième fois que je me change dans le bateau depuis le début du stand-by (rires) ! Finalement, on n’avait jamais vraiment envisagé un départ. Cette fois, c’est la bonne ! Forcément, on en a tous un peu marre de cette période de stand-by, de regarder la météo… Là, on est ravi, on a tous le sourire et on y croit. Même s’il y a des incertitudes, l’Atlantique Nord est plutôt bon, la fenêtre météo est intéressante, on va faire du près et chercher un front demain donc ça rend le challenge encore plus sympa ! »

 

Trophée Jules Verne : le Maxi Edmond de Rothschild met le cap vers la ligne de départ

Charles Caudrelier, Franck Cammas et leur équipage ont quitté le port de Lorient, ce dimanche 12 février au lever du jour, pour rallier la ligne de départ du Trophée Jules Verne, au large de l’île d’Ouessant. En stand-by depuis fin décembre, les hommes du Maxi Edmond de Rothschild ont décidé de tenter leur chance même si la fenêtre météo s’avère atypique. Le Gitana Team s’apprête à relever un sacré challenge : battre le fameux record établi par IDEC (2017) en 40 jours, 23 heures et 30 minutes. Le passage de ligne, moment toujours exaltant et riche en émotions, est prévu à la mi-journée ce dimanche. L’horaire sera affiné lors du convoyage vers Ouessant en concertation avec Marcel van Triest, le routeur de l’équipe aux cinq flèches.

 

 

C’est le début de la grande aventure, d’une course contre-la-montre qui débute enfin sur l’océan et d’un des défis les plus exaltants de la planète voile. Charles Caudrelier et Franck Cammas, deux des palmarès les plus fournis de la discipline, accompagnés par leurs quatre équipiers, s’apprêtent à tenter de battre le Trophée Jules Verne, le record absolu à la voile autour du monde sans escale et sans assistance.

 

Une fenêtre singulière aux allures de coup de poker

Avant, il a fallu faire preuve de patience, étudier avec soin l’évolution des conditions, déterminer l’enchaînement météorologique favorable entre l’Atlantique Nord et l’Atlantique Sud. Le stand-by avait débuté le 22 décembre dernier, quelques semaines à peine après la victoire de Charles Caudrelier lors de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Depuis vendredi, les réunions ont été plus nombreuses entre les hommes du Gitana Team et leur routeur, Marcel van Triest. Une fenêtre s’est, en effet, dessinée pour s’élancer depuis la pointe bretonne. Sauf que cela ne relève pas de l’évidence. Après avoir longtemps tergiversé – le scénario s’est avéré moins pertinent samedi matin – la situation s’est retournée ces dernières heures, conduisant au départ du Maxi Edmond de Rothschild ce dimanche matin de son port d’attache lorientais.

 

 

Certes, l’équipe tente un véritable coup de poker, d’autant que la fenêtre est atypique. « Il est de toute façon quasiment impossible d’avoir un scénario idéal », répétait ces dernières semaines Charles Caudrelier. Si l’Atlantique Nord parait très favorable, la porte ouverte dans le Sud est moins évidente. Tous savent qu’il faudra aussi, en plus d’une abnégation à toutes épreuves, ce zeste de chance et de réussite pour faciliter leur progression au large.

 

 

Un record se construit ainsi et tout l’équipage en a bien conscience en quittant les pontons de Lorient ce dimanche matin. Les pulsations se sont accélérées, les visages sont devenus un peu plus tendus et l’excitation s’est mêlée à une concentration accrue. Il y a peut-être, au bout de cette aventure à se donner sans compter, l’occasion d’écrire l’histoire. Tous ont en tête la marque du précédent record, établi en 2017 par Francis Joyon et ses hommes suite à un enchainement de conditions exceptionnelles :  40 jours, 23 heures et 30 minutes en 2017.

 

Le Maxi Edmond de Rothschild poursuit son stand-by à Lorient

Après avoir regagné la Marina du château de Brest vendredi dernier pour un potentiel départ, l’équipage du Maxi Edmond de Rothschild a repris la mer ce mercredi matin et sera de retour à Lorient dans la journée suite à une sortie d’entraînement au large. La complexité à trouver le bon enchaînement entre l’Atlantique Nord et l’Atlantique Sud ne permet pas encore aux hommes du Gitana Team d’apercevoir le bon timing pour s’élancer sur le Trophée Jules Verne. Mais Charles Caudrelier, Franck Cammas et l’ensemble du Team restent vigilants et particulièrement attentifs à l’évolution des conditions.

 

 

Ça bloque au Sud 

La décision a été prise vers 22h30, hier soir. Après avoir envisagé un départ dans les 24 heures, l’équipe, en conformité avec l’analyse du routeur et météorologue Marcel van Triest, a décidé d’y renoncer pour le moment. « La météo ne nous convient pas assez », reconnaît Charles Caudrelier. « Francis Joyon a placé la barre très haut avec son record (40 jours, 23 heures et 30 minutes en 2017). Même si le potentiel d’Edmond de Rothschild est très bon, il faut trouver un enchaînement météorologique très favorable et très rare qui soit propice à la fois dans l’Atlantique Nord et dans l’Atlantique Sud. C’est la rampe de lancement d’une tentative et si elle n’est pas réussie, les chances de battre le record sont quasiment nulles. » L’objectif n’a pas varié : passer sous l’Afrique du Sud et le cap de Bonne-Espérance en moins de 11 jours.

Depuis samedi dernier, l’équipe tente de « trouver une correspondance entre ce qui se passe au Nord – notamment dans le golfe de Gascogne – et une dépression dans l’Atlantique Sud qui nous propulserait dans les mers australes, » poursuit Franck Cammas. « Pour l’instant, quand le timing du Nord est bon, celui du Sud n’est pas bon ». Dimanche, lundi et mardi, ce sont les effets de la tempête Gérard, qui a balayé l’Hexagone, qui rendaient impossible un potentiel départ. « On n’a pas voulu prendre de risque pour le bateau avec une mer très grosse sur les premières heures », confie Charles.

 

 

« La patience, c’est le jeu du record ! »

« On vise une dépression au large du Brésil mais il faut 7 à 8 jours pour y parvenir », précise le récent vainqueur de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. « Mais les prévisions changent beaucoup dans cette zone-là… Ce que nous cherchons, c’est attraper la bonne dépression avec une vitesse adéquate au potentiel du bateau qui puisse nous emmener jusqu’à l’océan Indien », abonde Franck. « Pour l’instant, à chaque fois que l’on approche d’un scénario, les modèles évoluent et ce n’est pas encore favorable ». Pourtant, celui qui a déjà signé le record en 2010 souligne « qu’il y a des opportunités qui peuvent arriver assez vite »

Ce mercredi matin, l’équipage a quitté la marina du château et la rade de Brest pour regagner sa base à Lorient. « Nous nous étions positionnés à Brest parce qu’il y avait une fenêtre entre deux vents tempétueux de Nord-Ouest », explique Franck. « Ce n’est plus le cas donc nous rentrons à Lorient. Nous allons en profiter pour partir comme si on prenait un départ », ajoute Charles. « Nous allons pouvoir confronter le bateau pendant quelques heures à de la mer forte afin de voir comment il se comporte. Avec le Maxi Edmond de Rothschild, on sait qu’on peut très rapidement venir à Brest dès qu’une opportunité se présentera ». Les deux marins avouent une « petite frustration » mais tout comme leurs quatre équipiers – Morgan Lagravière, David Boileau, Erwan Israël et Yann Riou – ils connaissent parfaitement les aléas d’une tentative de départ sur le Trophée Jules Verne et savent prendre les opportunités qu’offrent la météo comme elles viennent : « Nous aimerions partir le plus tôt possible, mais nous avons de l’expérience. On sait que le record est dur à battre et qu’il faut savoir être patient. C’est le jeu du record ! », concluait le skipper du Maxi Edmond de Rothschild juste avant de larguer les amarres, direction Lorient.

Yann Guichard : “Pourquoi j’avais envie de partir…”

Depuis le milieu de la semaine, l’équipage du maxi-trimaran Sails of Change guette la fenêtre météo qui s’est présentée aujourd’hui samedi sur l’Atlantique Nord. Une première opportunité de départ que Yann Guichard a eu envie de saisir, même si elle restait pleine d’incertitudes.

 

 

Yann Guichard comment qualifierais-tu la fenêtre qui se présentait jusqu’à ce samedi 14 janvier ?
« Elle était excellente jusqu’à l’Équateur où les routages nous plaçaient autour de cinq jours. Mais ensuite il n’y avait pas de système dépressionnaire favorable pour enchaîner sous l’alizé, atteindre Bonne Espérance avant 13 jours et se positionner sur le temps de référence du record à battre. »

 

Dans ton for intérieur, as-tu pensé qu’il fallait partir ?
« C’était la première opportunité de départ depuis le début de notre stand-by. Tout l’équipage a évidemment très envie de partir, mais celle-ci n’était pas favorable. Nous sommes mi-janvier, avec plus d’un mois de stand-by restant. C’est là toute la démonstration de la complexité de la quête du record autour du monde. Ce Trophée Jules Verne est résolument l’un des challenges les plus difficiles à relever. »

 

Yann Guichard et les 10 membres de l’équipage du maxi-trimaran Sails of Change restent très attentifs, concentrés et motivés.

Les raisons d’une situation bloquée

Depuis le début du stand-by du maxi-trimaran Sails of Change le 24 octobre dernier, le code rouge rythme invariablement les journées pour le team de Yann Guichard et Dona Bertarelli. Une situation météorologique inédite décryptée avec le routeur Jean-Yves Bernot.

 

 

Posté à Brest depuis le 10 novembre, pour être le plus réactif possible à l’annonce d’un changement de code, le trimaran qui par quatre fois déjà s’est attaqué au Trophée Jules Verne, tire toujours sur ses amarres. Rouge sur rouge, rien ne bouge comme dit l’adage des navigateurs. Le fameux code qui régit les stand-by n’a jamais changé de couleur depuis cet automne. « L’an dernier, nous ne sommes pas partis » raconte Jean-Yves Bernot, « mais certaines situations pouvaient être tentantes, même si les enchaînements n’étaient pas prometteurs. Cette année, pas une seule journée n’a laissé la place au doute … »

Globalement, deux grandes familles de situations peuvent être propices pour s’élancer sur un Trophée Jules Verne. A l’arrière d’une dépression Atlantique en utilisant la bascule au Nord-Ouest pour descendre vers le Sud dans un portant musclé. Ou bien sur le dos d’un anticyclone hivernal campé sur l’Europe, synonyme de vents d’Est favorables. « Cette année – poursuit Jean-Yves – les dépressions ne présentent jamais de bascules franches, le vent reste calé au Sud Ouest. Et lorsque début décembre, la vague de froid a touché la France, l’anticyclone était positionné d’une telle manière qu’il barrait la route jusqu’aux côtes marocaines … Surtout, ces schémas s’installent à chaque fois durablement. En météo, on appelle ça des situations bloquées ».

 

 

Pour espérer battre le temps record détenu par IDEC Sport (40 jours, 23 heures, 30 minutes), on sait notamment qu’il faut être très percutant sur l’entame Atlantique et soigner tous les enchaînements jusqu’à accrocher les premières dépressions australes. « IDEC Sport a fait un temps canon sur l’Indien, un Pacifique correct et une excellente fin de parcours décrypte le routeur. Le tronçon sur lequel on peut réellement améliorer sa performance, c’est l’Atlantique. Si tu as deux jours de retard à Bonne Espérance, c’est fichu. On a fait tourner 2000 simulations, il y en a quatre qui passent à l’arrivée ! »

En résumé, rien ne sert de s’élancer à l’assaut d’un record aussi exigeant avec comme seule certitude une entame très défavorable. La question reste donc de savoir jusqu’à quand attendre. Si aucune date officielle de fin de stand-by n’a été fixée par l’équipage du maxi-trimaran Sails of Change, le cycle des saisons dicte sa loi. Sans parler des nuits qui s’allongent très rapidement à partir de février sous les hautes latitudes, le routeur de Sails of Change prévient des dangers du grand Sud dès l’automne austral : « C’est comme comparer la situation chez nous entre fin septembre et fin octobre, ce n’est plus du tout la même ambiance. Dans le Sud à partir de mi- février ça peut devenir des navigations « cow boy » … Surtout, les vents sont tellement forts que tu ne peux même plus aller vraiment vite en multicoque … »

Il reste donc quelques semaines pour résoudre cette année la complexe équation du Trophée Jules Verne. Yann Guichard, armateur et skipper du maxi Sails of Change précise : « Le stand-by du maxi Sails of Change est prévu jusqu’au 15 février, date au-delà de laquelle il est plus complexe de partir en raison de la fin de l’été et des systèmes de dépressions dans le Grand sud. On a une fenêtre d’un peu plus d’un mois devant nous, on reste très optimiste car la situation peut évoluer ».

Une équation régie par dame Nature qui en est aussi l’inconnue …

Le Maxi Edmond de Rothschild fait route vers Brest

Vendredi 13, jour de chance ? Le Maxi Edmond de Rothschild a quitté sa base lorientaise pour rejoindre Brest et les eaux de la cité du Ponant peu après 12h. L’objectif pour Charles Caudrelier, Franck Cammas et leurs quatre équipiers est de se rapprocher d’Ouessant et de la ligne de départ du Trophée Jules Verne, que le Gitana Team pointe à nouveau dans son viseur. En effet, des opportunités météorologiques semblent s’ouvrir dans les prochains jours mais compte tenu des conditions de mer attendues à la pointe bretonne dès ce week-end, les hommes du récent vainqueur de la Route du Rhum jouent la sécurité et vont s’amarrer à la marina du Château pour quelques heures, quelques jours… Concernant le timing précis de départ, la question reste entière et la réception des prochains fichiers météos permettra d’affiner la stratégie et la précieuse fenêtre de lancement.

 

 

Un départ dès demain ou semaine prochaine ?

Depuis le début de semaine, l’équipage et la cellule météo du Maxi Edmond de Rothschild observent une situation favorable pour un départ de Trophée Jules Verne à compter de ce week-end. Mais ce matin, si les dernières observations se montraient toujours optimistes pour un très beau temps à l’équateur, elles s’avéraient plus pessimistes sur l’Atlantique Sud et les temps de passage au cap de Bonne-Espérance.
Cette configuration « incertaine » pousse les hommes du Gitana Team à aller se positionner à Brest, afin d’être réactifs et au plus près de la ligne de départ virtuelle matérialisée à Ouessant.
L’actualisation des fichiers météos dans la soirée mais aussi demain matin déterminera si le duo Caudrelier – Cammas et leurs équipiers s’élancent dès demain à l’assaut du tour du monde où s’ils devront patienter encore quelques jours dans l’attente d’une meilleure fenêtre. D’autres opportunités étaient en effet évoquées dès le milieu de semaine prochaine.

« C’est toute la difficulté de ces périodes d’avant départ ! L’envie de partir est forcément très présente, mais nous sommes au début de notre stand-by et il ne faut pas nous précipiter. Le record sera difficile à aller chercher et nous nous devons d’avoir une fenêtre de départ ambitieuse pour avoir toutes nos chances », rappelait Charles Caudrelier.

« Les critères de temps que nous recherchons sont dictés par les performances que nous savons à la portée du Maxi Edmond de Rothschild mais aussi en analysant les différentes séquences du record d’Idec en 2017. Le passage à l’équateur et le temps au cap des Aiguilles sont nos premiers critères. Au-delà de 5 jours à l’équateur et 12 jours à la pointe de l’Afrique du Sud ce n’est plus une très bonne fenêtre. Ce créneau de lancement est l’une des seules choses que nous pouvons réellement choisir sur cette tentative de record, alors nous nous appliquons. D’autant que le temps établi par Idec met la barre très haut. »

 

 

Jamais deux sans trois 

Après deux tentatives interrompues pour des problématiques techniques, les hommes du Gitana Team s’engagent sur cette troisième aventure avec une très grande envie, sachant qu’elle pourrait être la dernière avant un long moment compte tenu du calendrier annoncé du Maxi Edmond de Rothschild dans les prochaines années, tour du monde solo en course en 2024 notamment.

En 2021, lors de leur deuxième essai sur le Trophée Jules Verne, Charles Caudrelier, Franck Cammas et leurs équipiers avaient marqué les esprits et montré le potentiel de leur monture en établissant le meilleur chrono de tous les temps à la pointe de l’Afrique du Sud, soit 11 jours, 14 heures et 3 minutes au Cap des Aiguilles. Mais la casse d’un safran de flotteur, survenue à l’entrée des mers du Sud, avait brutalement mis un terme à cette tentative de record.

La prochaine tentative sera ainsi la troisième pour les hommes du Gitana Team qui abordent ce défi planétaire avec la même ambition : celle de battre le record établi par Idec en 2017 en 40 jours 23 heures et 30 minutes. Mais à bord du Maxi Edmond de Rothschild, les six marins nourrissent également un rêve, celui de faire le tour du monde par les trois caps en passant sous la barre mythique des 40 jours.

 

 

Un équipage inchangé pour viser ce record planétaire

Ils seront six à s’élancer à bord du Maxi Edmond de Rothschild à l’assaut du Trophée Jules Verne. Charles Caudrelier, récent vainqueur de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe en Ultim retrouve son binôme Franck Cammas à la barre du géant de 32 mètres. Ce duo pourra s’appuyer sur l’expérience et les compétences des quatre marins qui les accompagnent depuis 2019 dans les courses en équipage : Morgan Lagravière, Yann Riou, David Boileau et Erwan Israël. À terre, Marcel van Triest fait son retour dans la cellule de routage. Le 7e homme comme nous le surnommons est un grand spécialiste des tours du monde et il est notamment double détenteur du Trophée Jules Verne, dont le record actuel en 40 jours 23 heures et 30 minutes.

 

 

L’équipage en détails

Charles Caudrelier
Rôle : skipper
Palmarès : 3 tours du monde, dont 2 Volvo Ocean Race gagnantes (2012 et 2018)

Franck Cammas
Rôle : co-skipper
Palmarès : 2 tours du Monde, dont 1 Volvo Ocean Race gagnante et 1 Trophée Jules Verne (48 jours en 2010)

Erwan Israël
Rôle : barreur régleur
Palmarès : 2 tours du monde, dont 1 Volvo Ocean Race gagnante(2012) et 1 tentative de Trophée Jules Verne (47 jours en 2016)

Morgan Lagravière
Rôle : barreur régleur
Palmarès : Deux tentatives de Trophée Jules Verne ( 2020 et 2021), 1 participation au Vendée Globe 2016

David Boileau
Rôle : régleur, N°1
Palmarès : Deux tentatives de Trophée Jules Verne ( 2020 et 2021), 1 passage de Bonne Espérance et du Cap Horn à l’envers (record Route du Thé et Route de l’Or sur Gitana 13 en 2008)

Yann Riou
Rôle : régleur équipier média
Palmarès : 3 tours du monde, dont 1 Volvo Ocean Race gagnante(2012) et 1 tentative de Trophée Jules Verne (47 jours en 2016)

Marcel van Triest
Rôle : routeur météo, le « 7e homme »
Palmarès : 7 tentatives sur le Trophée Jules, dont 2 récompensées par un record (2012 et 2017)

Trophée Jules Verne : le maxi trimaran Sails of Change, arrivé à Brest, poursuit son stand-by

Le Maxi-trimaran Sails of Change, en stand-by depuis le 24 octobre 2022 pour une nouvelle tentative sur le tour du monde à la voile, le Trophée Jules Verne, a rejoint Brest ce jour. Un convoyage depuis La Trinité/mer qui s’est déroulé sans accroc dans un flux de Sud modéré. Désormais à poste près de Ouessant, le bateau et son équipage attendent une fenêtre météo favorable pour rallier la longitude du cap de Bonne-Espérance en une douzaine de jours.

Par trois fois, Yann Guichard et son équipage avaient tenté ce record : en 2015 (47j 10h 59’) avec Dona Bertarelli devenue ainsi la femme la plus rapide autour du monde, et en 2019 (abandon sur bris de safran après l’archipel des Kerguelen, puis abandon pour perte de contrôle du safran). Or le Trophée Jules Verne a été raccourci en 2017 lorsque IDEC Sport et son équipage ont bouclé le tour de la planète Terre en 40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes. Et ce parcours autour du monde est devenu au fil des tentatives (plus de trente en moins de trente ans !) de plus en plus difficile à améliorer : ainsi à l’origine sur l’Atlantique Nord, les départs s’effectuaient au cœur d’une tempête. Puis les équipages ont compris que le but était plutôt d’aller vite sur le dos d’un anticyclone… Et pour le tour du monde, l’équateur en moins d’une semaine était l’objectif jusqu’aux années 2010 alors qu’à ce jour, le but est d’atteindre la longitude du cap de Bonne-Espérance en une douzaine de jours !

 

UN TOUR DU MONDE EN TRANCHES

De fait, il y a plusieurs tronçons sur ce parcours d’un minimum de 21 600 milles orthodromiques (route directe qu’aucun voilier ne peut suivre à cause des vents dominants) : il faut d’abord traverser l’Atlantique du Nord au Sud… en passant par l’équateur, première borne du Trophée Jules Verne. Atteindre le cap de Bonne-Espérance en moins de douze jours, cela signifie partir avec du vent de secteur Nord, accrocher les alizés portugais, franchir la ligne de démarcation entre les deux hémisphères en moins de cinq jours et demi ! Puis contourner l’anticyclone de Sainte-Hélène en passant du vent de Sud-Est (Fernando de Noronha) au Nord-Est (au large de Rio de Janeiro) afin de débouler très rapidement vers les Quarantièmes Rugissants. Alors l’océan Indien s’ouvre aux étraves.

Car si la descente peut s’annoncer favorable, le record autour du monde se joue pour beaucoup au passage du cap de Bonne-Espérance. Sails of Change (ex-Spindrift 2) est déjà détenteur du meilleur temps entre Ouessant et l’équateur lors de sa deuxième tentative début 2019 (4j 20h 07’), mais c’est l’enchaînement dans l’Atlantique Sud qui déterminera sa capacité à améliorer le temps de référence au passage du cap de Bonne-Espérance pour entrer dans l’Indien avec de l’avance. Il faut ensuite compter environ six jours pour le transpercer jusqu’au Sud de la Tasmanie, puis huit jours supplémentaires avant de franchir le cap Horn !

Et arrivé là, ce n’est pas fini, loin de là… Il faut remonter tout l’Atlantique, de préférence en longeant les côtes argentines (au moins une semaine) et débouler comme un coup de canon jusqu’à Ouessant (autour de six jours). Certes en cumulant les meilleurs temps réalisés par différents voiliers sur ces différentes tranches, on arrive à 38 jours 16 heures 36 minutes ! C’est pourquoi la décision de partir est aussi complexe car une fois sur le parcours, il n’y a plus d’alternative…

 

 

UNE LOGIQUE PARTICULIERE

« IDEC avait eu des conditions plutôt brillantes dans l’océan Indien et lors de la remontée de l’Atlantique ! Donc il ne faut pas être en déficit au cap de Bonne-Espérance parce que cela sera dur de rattraper du temps ailleurs… Il y a moyen de gagner du temps sur la descente de l’Atlantique et sur la traversée du Pacifique, mais c’est tout. On peut donc améliorer le temps de référence en descendant vers l’Afrique du Sud et dans le Pacifique, c’est tout ! Pour le reste, faire le même temps que le tenant du titre, que le tenant du titre ce serait déjà pas mal. Pour le moment et dans les prochains jours jusqu’à mi-novembre, il n’y a pas de fenêtre météo de départ, parce que les alizés sont faibles voire inexistants et que le vent de secteur Sud est établi sur l’Europe de l’Ouest… » dixit Jean-Yves Bernot, routeur à terre de Sails of Change.

« Pour l’instant, il n’y a pas d’ouverture dans l’Atlantique Nord parce que les alizés ne sont pas franchement installés : il faut être patient. Rappelons qu’IDEC et son équipe étaient partis assez tardivement ! Et il est préférable d’être en stand-by à Brest, parce que nous gagnons une demi-journée environ de projection météo… » ajoute Benjamin Schwartz, navigateur de Sails of Change.

Ce tour du monde, passé en un quart de siècle de 79 jours 06 heures et des poussières (Commodore Explorer en 1993) à un peu plus de 40 jours, a la plupart du temps nécessité deux, voire plusieurs tentatives avant d’être amélioré successivement par Peter Blake et Robin Knox-Johnston (Enza New Zealand en 1994), Olivier de Kersauson (Sport Élecen 1997), Bruno Peyron (Orange en 2002), Steve Fossett (Cheyenne en 2004), Bruno Peyron (Orange 2 en 2005), Franck Cammas (Groupama 3 en 2010), Loïck Peyron (Banque Populaire V en 2012) et finalement par Francis Joyon (IDEC Sport en 2017) …