Entre l’air et l’eau

Thomas Coville : « On vient de vivre une transition entre les courants marins avec une hausse de la température de l’eau de 6° en 50 milles et une variation très rapide de la force du vent et de l’état de la mer. Le vent s’est rétabli, la mer est assez plate et on est de nouveau à la vitesse de 25 noeuds conforme au potentiel de Groupama 3. Il est très bien équilibré, toutes voiles dessus, la coque centrale effleure l’eau. Il est entre l’air et l’eau, c’est magique et on se délecte de ces moments rares. À partir du cap Horn, la course contre la montre a commencé. L’objectif n’est plus de faire le tour du monde mais de gagner. Avant on devait maintenir le bateau, aller jusqu’au bout et montrer que ce concept de bateau léger et pas très grand pouvait faire le tour du monde. On l’a prouvé en faisant le cap Horn et maintenant on veut aller jusqu’au bout et gagner. Les conditions qu’on avait depuis 24-36 heures n’étaient pas terribles mais quand on retouche du vent, ça met la banane. D’ici quelques jours, dans d’une transition au niveau du Brésil, il faudra être à 100% de ce qu’on est capables de donner. »

Attraper le train

Franck Cammas : « Ça a été laborieux, nous avons été un peu surpris par la faiblesse des alizés. L’Atlantique sud a été assez catastrophique en termes météo pour nous, on a toujours été au près serré et rarement sur la route directe. On ne peut pas imaginer pire sur ce parcours là. J’espère qu’on va se rattraper dans la dernière partie. Des vents d’ouest sont annoncés la semaine prochaine, mais il faut être dans le timing des routages que l’on n’arrive pas à suivre depuis 40 heures car on a moins de vent. Les retards accumulés rendent plus difficile le franchissement de la dorsale, mais c’est vrai qu’on a la chance d’apercevoir des vents d’ouest pas très éloignés de la route directe entre les Canaries et Brest et que l’anticyclone est en train de s’effondrer. Il faut arriver à attraper ce train là, mais c’est pas évident car il reste encore deux barrières météo aléatoires de petit temps à franchir. »

… Quand on arrivera

Franck Cammas : « Ça va pas mal, on a remis le solent, le vent est remonté juste après, on est presque sur-toilé mais ça va. Estimer notre heure d’arrivée n’est pas très facile et puis cela nous importe peu. On essaye d’avancer et puis on arrivera quand on arrivera. Il ne faut pas trop traîner car il y a une dorsale derrière nous et on tomberait dans le petit temps donc on veut rester à peu près dans du vent pas trop mal sans forcer le bateau. Là ça secoue un petit peu mais ça va et si on peut gagner des minutes c’est tant mieux. C’est ce qu’on est en train de faire car on va assez vite par rapport au routage. Mais il faut surtout arriver tous entiers. »

Cargo au parking

Notre dimanche a été ponctué par plusieurs rencontres non prévues au programme. Ce beau cargo au parking, réparant une pièce défectueuse, barrait notre route. Pas très fair play !
Et que dire ce pauvre poisson volant, qui en apercevant la magnifique livrée noire, orange et blanche du maxi-trimaran fendant la bise, s’est dit « quelle belle fin que de venir s’écraser contre le flanc de cette extraordinaire machine! » Nous le remîmes dans son élément…

Jean-Baptiste Epron

©Photo Jean-Baptiste Epron

©Photo Jean-Baptiste Epron

©Photo Jean-Baptiste Epron ©Photo Jean-Baptiste Epron

Petite surprise

Par quoi commencer aujourd’hui?
Bilan après 14 jours de mer :
1- ‘Y reste au moins trois fois ça.
2- Le bateau va vite, en sécurité.
3- L’équipe est au top et s’apprête à affronter ce deuxième quart temps dans des dispositions idéales, le coach a fait rentrer des petits jeunes qui vont amener du sang et de la hargne…
Plus que jamais motivés pour affronter cette putain de montagne.
(…)
Souvent je vous ai montré les lignes avant en action, et ces lignes arrière sont’i pas belles hein? Cette trace ou plutôt cette empreinte dans la mer immense.
(…)
C’est dimanche et Jaco a une petite surprise pour ses camarades. Un pain que nous allons briser tous ensemble et partager avec les éléments pour qu’ils soient cléments.

Jean-Baptiste Epron

©Photo Jean-Baptiste Epron

©Photo Jean-Baptiste Epron

©Photo Jean-Baptiste Epron ©Photo Jean-Baptiste Epron

Scrute mon petit !

C’est mon tour d’aller sur le solent affalé, coincé entre l’étai et la martingale, accroché avec le harnais, et scrute, scrute mon petit ! À force de scruter j’suis tombé sur ce beau bébé, roulage de génak’, on loffe pour s’écarter et éviter les growlers, on sort caméra et appareil photo et hop quand il est loin derrière, on renvoie…
Jean-Baptiste Epron

©Photo Jean-Baptiste Epron

©Photo Jean-Baptiste Epron

©Photo Jean-Baptiste Epron ©Photo Jean-Baptiste Epron

Les dégâts

Les dégâts :
Pour la dérive, on ne voit rien pour l’instant. Pour le safran bâbord, les parties noires sont les zones pelées depuis le choc.
(…)
Traversée du trampoline réussie ! Pour réussir cet exercice lorsqu’on n’a pas enfilé la totalité de son ciré il faut de la vitesse, un pied sûr, savoir éviter les nombreux obstacles et surtout avoir une bonne dose de chance…

Jean-Baptiste Epron

TJV_COURSES_Orange2_16

©Photo Jean-Baptiste Epron ©Photo Jean-Baptiste Epron

Pétole

Dernier arrêt avant la plage… Journée de pétole, verif complète du gréement et de la carène, ready pour attaquer le nord, si le vent daigne revenir…
Jean-Baptiste Epron

TJV_COURSES_Orange2_18

TJV_COURSES_Orange2_20

TJV_COURSES_Orange2_19 ©Photo Jean-Baptiste Epron

Hémisphère nord

Transition radicale : au sud, vent portant, soleil. Passage de l’équateur cette nuit. Arrivée de la pluie, du ciel gris et… Du près ! Prise de ris. Blade remplacé par solent puis trinquette et prise de ris. C’est parti pour du près, on adore…
Jean-Baptiste Epron

©Photo Jean-Baptiste Epron

©Photo Jean-Baptiste Epron

©Photo Jean-Baptiste Epron ©Photo Jean-Baptiste Epron

Une belle nuit…

Dommage qu’on soit pressés, sensation de calme incroyable depuis hier fin de journée. La mer est quasi plate, les bruits ont presque disparu, l’air tiède et sec caresse la peau, les couleurs bercent les yeux et, cette nuit, les étoiles se reflétaient dans le lac atlantique. C’était une belle nuit pour mourir.
Ce matin le vent à l’air de vouloir revenir et puis on a vu un oiseau blanc. C’est un signe?

Jean-Baptiste Epron

©Photo Jean-Baptiste Epron

©Photo Jean-Baptiste Epron ©Photo Jean-Baptiste Epron