Dans l’enfer du Pot

Trophée Jules Verne 2020/2021
Gitana Team
Charles Caudrelier
Franck Cammas


Créé le:
15 January 2021 / 4:38
Modifié le:
20 January 2021 / 4:39

Il y a 24 heures, les hommes du Maxi Edmond de Rothschild basculaient brutalement d’une navigation au portant à hautes vitesses à une lente progression au près et sans vent. Depuis, les six marins ont tout tenté pour s’extraire des griffes de ce Pot-au-Noir bien collant, multipliant les manœuvres et les réglages de toute leur panoplie de voiles. Mais rien n’y fait ! Le vent est aux abonnés absents et à l’exception de quelques nuages coopératifs qui leur permettent des sauts de puces vers la sortie, cette traversée de la Zone de Convergence Intertropicale vire au chemin de croix. Heureusement, les marins du bord n’en sont pas à leur coup d’essai et relativisent au vu des milliers de milles qui se présentent devant les étraves du maxi-trimaran volant. La journée blanche a coûté cher d’un point de vue comptable. Crédités de 140 milles d’avance hier matin, les marins du Gitana Team démarrent leur sixième jour de tentative avec un retard de 86 milles à 8h.

 

 

À chaque Pot-au-Noir son scénario 

C’est le principe, en franchissant les portes de cette zone de convergence entre les deux hémisphères, on entre dans l’imprévisible. Des vents violents portés par des grains actifs à des calmes à perte de vue, tout est possible et rien n’est écrit d’avance ici. D’une course à l’autre, le Pot-au-Noir réserve un sort bien différent aux marins qui le traversent. C’est pourquoi il est tant redouté par les navigateurs. Hier matin, en y basculant brutalement aux alentours des 9h, Franck Cammas, Charles Caudrelier et leurs équipiers ne s’imaginaient pas y passer plus de 24 heures impuissants face au manque de vent.

 

À bord, malgré la tension liée à ce manque de vitesse et au chrono qui file, les quarts ont tâché de continuer leur routine de rotation pour garder le rythme. Un exercice pas toujours évident entre les  nombreuses manœuvres, qui nécessitent l’ensemble de l’équipage sur le pont, et la chaleur qui s’est abattue sous la casquette et dans la coque centrale du Maxi Edmond de Rothschild.

 

Se projeter vers la suite du tour du monde et avoir en tête les points positifs est sans nul doute la meilleure manière de débuter ce 6e jour de tentative de record sur le Trophée Jules Verne. L’équateur, encore distant de près de 150 milles en route directe, devrait être franchi dans la journée. Démarrera alors une toute autre navigation dans les alizés de sud-est en route vers les mers du Sud.



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