Coup de frein à l’approche de l’équateur

Trophée Jules Verne 2020/2021
Gitana Team
Charles Caudrelier
Franck Cammas


Créé le:
14 January 2021 / 4:28
Modifié le:
20 January 2021 / 4:35

En ce cinquième jour de tentative du Gitana Team sur le Trophée Jules Verne, les milles acquis sur le détenteur du record, durant la descente de l’Atlantique Nord, ont fondu comme neige au soleil. De 140 milles d’avance ce matin, le compteur est passé dans le rouge en fin d’après-midi. Et pour cause, depuis la fin de nuit dernière, les hommes du Maxi Edmond de Rothschild sont dans le pot-au-noir et c’est la version petit temps et progression lente qui leur est réservée. Face à ces aléas météo, que l’on sait totalement imprévisibles dans cette Zone de Convergence Intertropicale, une seule option: la patience. À bord du dernier-né des Gitana, ces heures plus calmes sont mises à profit pour faire le tour du bateau et recharger les batteries malgré la chaleur écrasante qui s’est invitée à l’intérieur du géant aux cinq flèches.

 

 

« Un gros grain et rideau ! »

En fin de nuit dernière, l’entrée dans le pot-au-noir a été brutale pour les six marins du Maxi Edmond de Rothschild. Morgan Lagravière, qui était de quart lors de cette transition express entre les alizés et la zone de convergence, décrivait la scène : « C’était juste au lever du jour, la pénombre était en train de s’estomper petit à petit. On a commencé à voir les premiers grains apparaître au radar, on ne s’est qu’à moitié méfié et puis dès qu’on est arrivé sous l’influence du grain, le vent est monté, il a refusé fort et assez vite il a fallu se précipiter aux écoutes pour éviter que le bateau ne gîte trop ! Rapidement ça a été le branle-bas de combat, on a dû rouler la voile d’avant, le grand foc, pour pouvoir passer à une voile plus adaptée pour naviguer au près. Tout est allé vraiment vite, on n’a pas eu le temps de se poser de questions, et quelques minutes après on a tous pris une bonne douche en profitant de la fin du grain ! »

 

Une sortie dans la soirée ou la nuit prochaine

Depuis ce grain, le vent est aux abonnés absents sur le plan d’eau. Et c’est le cas à des milles à la ronde. Par conséquent, l’équipe du maxi-trimaran volant bleu n’a pas d’autre choix que de prendre son mal en patience et de s’appliquer à exploiter la moindre risée qui souffle dans les voiles pour s’extraire des griffes du pot-au-noir.

 

« Nous avons un temps très calme, ciel dégagé, des petits cumulus, ça ressemble à l’été, pas de couleurs de pot-au-noir, c’est-à-dire pas de grains noirs pour l’instant, la seule différence c’est qu’il n’y a pas de vent par rapport à d’habitude. On a encore 60/70 milles à faire dans du petit temps avant de retrouver du vent dans l’hémisphère sud, donc c’est toujours très long, on aimerait chopper le vent qui est devant nous, car plus on gagne des milles maintenant, plus ils vont se multiplier après, ça va faire un effet accordéon. Là on est au milieu et c’est plutôt du temps très très calme, on va sortir toute la toile possible pour s’en extraire », confiait Franck Cammas cet après-midi.

 

Cette journée du 14 janvier ne restera pas dans les annales de cette tentative, mais à bord, les six hommes d’équipage savent relativiser et surtout se projeter sur la suite du programme dans l’Atlantique Sud, qui s’annonce toujours très intéressante. Ils mangent aujourd’hui leur pain noir mais si l’on se penche plus en détails sur la trace d’Idec Sport, l’actuel détenteur, c’est demain que leur adversaire virtuel connaîtra un coup d’arrêt.



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