Les 8 femmes de The Famous Project CIC ont franchi l’Equateur avec joie hier à 18h15 heure française en 8 jours 3 heures 35 minutes, l’occasion de se détendre un peu dans leur tour du Monde effréné à bord du maxi-trimaran IDEC SPORT et de bizuter Deborah Blair pour qui c’était une première !
Cet hiver, après une superbe 2ᵉ place sur la Transat Café l’Or, Thomas Coville et toute l’équipe de Sodebo ont décidé de saisir une nouvelle opportunité : repartir à la conquête du Trophée Jules Verne, le record du tour du monde en équipage.
Détenu depuis janvier 2017 par Idec Sport (Francis Joyon) en 40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes, c’est l’un des records les plus convoités de la planète voile, déjà tenté par Sodebo Ultim 3 en 2020 et en 2024. L’aventure s’était arrêtée sur des avaries dans l’océan Indien alors que le trimaran était dans les temps du record. C’est un challenge absolu qui ne se concrétise pas toujours dès la première tentative. Pour l’équipage et Sodebo, fidèle partenaire depuis 1998, cet objectif est resté bien présent.
Thomas Coville repart donc avec le même équipage que l’an dernier à savoir Benjamin Schwartz, Frédéric Denis, Pierre Leboucher, Léonard Legrand, Guillaume Pirouelle et Nicolas Troussel.
Dès la mi-décembre, Sodebo Ultim 3 entrera en période de stand-by jusqu’à la mi-janvier. L’équipage se tiendra prêt à s’élancer dès l’apparition d’une fenêtre météo propice avec un bon enchaînement entre Ouessant et le Cap de Bonne Espérance (Afrique du Sud), idéalement en moins de 12 jours.
Une dynamique positive après la Transat Café l’Or pour un nouveau défi hors normes
La récente 2ᵉ place de Thomas Coville et Benjamin Schwartz obtenue sur la Transat Café l’Or confirme le haut niveau de performance de Sodebo Ultim 3. A moins de 4h30 des vainqueurs (Tom Laperche et Franck Cammas), le Team Sodebo a montré la pertinence du travail technique et humain mené ces derniers mois. Une dynamique positive qui pousse Thomas Coville et son équipe à se préparer à ce nouveau défi autour de la planète.
Tenté par les bateaux les plus rapides du monde au fil des générations, le Trophée Jules Verne impose une exigence absolue : naviguer 24h/24 à très haute vitesse, dans certains des environnements les plus isolés et hostiles du globe. Le Team Sodebo s’y engage avec humilité et l’envie de signer un exploit maritime majeur.
Thomas Coville, skipper de Sodebo Ultim 3 :« Depuis le retour de Sodebo Ultim 3 à Lorient, avec l’équipe technique, on l’a démonté et ausculté pour savoir si on allait continuer ou pas notre saison 2025 avec un nouveau voyage et défi qui fait partie de l’ADN de notre projet Sodebo. Repartir à l’assaut du Trophée Jules Verne, c’est hors normes et cela nous habite depuis plusieurs années ! Je sens la concentration qui monte dans l’équipe. Il va y avoir beaucoup de conditionnels techniques, météorologiques, mais c’est notre ambition aujourd’hui de pouvoir enchaîner après la Transat Café l’Or. Nous sommes repartis dans une nouvelle dynamique, ce n’est pas anodin de reconfigurer un bateau en mode équipage pour un tour du monde. Il y a un travail technique, mécanique, minutieux et qui va être réalisé en un temps record. Cela demande à toute une équipe de pousser les curseurs très haut parce que le temps de référence est très élevé. On reste très humble, et pour réussir des projets comme ça, il faut oser et tenter. Donc c’est ce qu’on va faire dans quelques semaines…avec les mêmes équipiers que l’an dernier. On a une histoire à terminer ensemble, on se donne cette chance. »
Le compte à rebours est lancé
Rendez-vous dans quelques semaines avec la fenêtre météo qui donnera, on l’espère, le signal du grand départ. Une tentative à suivre sur une cartographie immersive !
Suivre le Trophée Jules Verne sur notre carto interactive
Cette année encore, Sodebo repousse les limites du suivi de course avec une cartographie enrichie, immersive et pensée pour faire vivre de l’intérieur la tentative de record autour du monde. Après avoir inauguré cette expérience inédite lors de la dernière tentative, puis l’avoir amplifiée sur la Transat Café L’Or, nous revenons avec une version 2025 encore plus complète, encore plus transparente.
TABLEAU DE BORD IMMERSIF
Dès votre arrivée sur la cartographie, visualisez en un clin d’œil qui est de quart, qui manœuvre, qui se repose, et suivez le temps de course en temps réel. Une lecture intuitive pour comprendre instantanément la vie à bord de Sodebo Ultim 3.
LIVE & CAMÉRA EMBARQUÉE
Pour ressentir le rythme à plus de 40 nœuds, une caméra embarquée en direct est proposée régulièrement. Un accès rare, brut et authentique à ce qui se joue sur le pont, dans les moments clés comme dans le quotidien du record.
LIVE TCHAT & TRANSPARENCE TOTALE
Grande nouveauté lancée sur la dernière tentative l’an dernier et désormais enrichie :
Vous pouvez suivre, en direct, les échanges entre le bateau et la terre.
Routage, technique, communication… nous vous ouvrons les coulisses des échanges entre la terre et la mer. Vous voyez réellement comment les décisions se construisent, comment l’équipe s’adapte, anticipe, réagit.
FAN ZONE – QUESTIONS / RÉPONSES
Un espace dédié qui permet au public de poser ses questions directement au Team à terre.
Les réponses sont publiées en live : une manière simple, interactive et ultra-pédagogique d’entrer dans la course, comprendre les choix, les enjeux, et les situations rencontrées par l’équipage autour du monde.
BULLETIN DÉCRYPTAGE
Inspiré de la Transat Café L’Or, ce bulletin apporte un éclairage précieux sur la stratégie, les conditions météo et les options prises par l’équipe.
Un résumé clair, pédagogique et détaillé pour vous permettre d’aller plus loin dans la compréhension de cette tentative hors norme.
Il était 14h40 ce samedi 29 novembre quand les 8 femmes de The Famous Project CIC, à bord du maxi trimaran IDEC SPORT, ont franchi la ligne de départ du Trophée Jules Verne, ce tour du monde de l’extrême, en équipage et en multicoque, sans escale ni assistance.
BREST, FRANCE – NOVEMBER 29, 2025 : Boat and crew of The Famous Project CIC, 100% women crew, are photographed before start for Trophée Jules Verne on November 29, in Brest, France – (Photo by Jean-Marie Liot / The Famous Project CIC)
La date et l’heure méritent d’être soulignées, car depuis 1998 et la tentative hélas avortée de la Britannique Tracy Edwards sur le catamaran Royal&Sun Alliance, aucun équipage 100% féminin n’a relevé le gant de cet immense défi. L’Antiboise Alexia Barrier a d’ores et déjà réussi ce tour de force de se présenter au départ, avec un équipage international de 8 navigatrices de 7 nationalités différentes, âgées de 23 à 52 ans, venues de tous les horizons de la planète voile, de l’Olympisme à la course au large, et qui se sont ainsi élancées pour plus de 40 000 km de navigation de tous les dangers via les trois grands caps, Bonne Espérance, Leeuwin et Horn, à l’assaut du plus fabuleux des records à la voile, ce chrono établi il y a déjà 9 ans par Francis Joyon et ses 5 hommes d’équipage, 40 jours, 23 heures et 30 minutes.
Mais c’est bien l’instant, l’immédiat qui mobilise dorénavant toutes les incroyables énergies de ce remarquable attelage aux multiples compétences. Le golfe de Gascogne secoué par le passage d’un front, accueille les navigatrices avec sa mine des jours tumultueux, vagues de 4 à 5 mètres, et un vent de Nord Ouest heureusement bien orienté pour favoriser la glisse au portant. Un seul mot d’ordre, la prudence ! Ne pas casser, et s’amariner le mieux possible en attendant l’affaiblissement du vent et l’aplanissement de la mer, en milieu de semaine prochaine, quelque part au large du Portugal. Reviendront alors les sourires, la bonne humeur, la bienveillance dont Alexia a fait sa marque de fabrique, augurant d’un tour du monde décidément hors normes.
BREST, FRANCE – NOVEMBER 29, 2025 : The Famous Project CIC, 100% women crew, is crossing the start line for Trophée Jules Verne on November 29, in Brest, France – (Photo by Jean-Marie Liot / The Famous Project CIC)
ALEXIA BARRIER, captain. « On est forte ensemble. «
« Je suis très heureuse aujourd’hui, en ce jour de départ pour le Trophée Jules Verne avec mon équipe. Je me sens très chanceuse et reconnaissante de tout le travail qui a été effectué ces derniers mois, ces dernières années, tous ensemble. C’est vraiment une célébration collective de partir sur cette ligne de départ. Évidemment, j’ai un peu les chocottes parce que c’est énorme ce qu’on est en train de faire. Mais ce qui me rassure beaucoup, c’est d’avoir ces filles incroyables à mes côtés. Je ne suis pas en solitaire et je sais que mon équipe est au niveau. On va être au portant jusqu’à l’équateur. Ce sont des conditions qu’on connaît bien. Plus loin, le pot au noir est encore mouvant. Comme dirait Brian Thompson qui nous a beaucoup aidé sur tout ce parcours de formation sur les trimarans avec les filles, « vous allez vivre les 24 heures les plus dures de votre trophée Jules Verne. » Donc, il faut rester concentré et conservatrice pour ne pas se faire mal et ne rien casser le premier jour. On n’a pas de cri de guerre, on se serre juste fort dans les bras. Je sais qu’une fois qu’on aura quitté le pont, ça va recommencer à chanter, à sourire. Notre zone de confort, c’est d’être heureuses toutes ensemble. Je vois beaucoup d’émotions dans les yeux des filles et je suis contente de les embarquer là-dedans. Je suis fière de ce qu’on a fait tous ensemble encore une fois. »
DEE CAFFARI : « Un très bon départ ! »
« Je suis étonnamment calme, mais je pense que je le suis pour aider tout le monde, car on peut sentir une certaine nervosité. L’objectif principal a toujours été d’arriver à la ligne de départ, et je pense qu’aujourd’hui, nous avons fait un grand pas en avant. C’est une étape importante, et je pense que cela mérite une petite célébration. Le chemin a été long, avec des avancées et des reculs, mais Alexia n’a jamais perdu confiance ni foi en elle, et je l’ai soutenue tout au long du parcours. Je suis donc très heureuse d’être ici. Il s’agit aujourd’hui de rappeler aux filles que nous allons simplement naviguer, que c’est ce qu’elles font parfaitement, mais simplement qu’elles ne dormiront pas dans un lit pendant quelques jours. C’est exactement ce que nous avons pratiqué à l’entrainement, donc nous allons simplement partir, profiter et faire ce que nous savons faire. Nous voulions un départ parfait, mais la perfection n’existe pas en voile, car nous sommes à la merci de Mère Nature. Cela dit, c’est un très bon départ. »
Ils ont dit :
Daniel Baal, président du CIC : « Le moment est donc venu de souhaiter le meilleur à tout l’équipage de The Famous Project CIC. Bravo à Alexia d’avoir réussi à tenir son rêve et monter ce projet contre les vents contraires, et toujours avec enthousiasme et professionnalisme. Ce départ est déjà une victoire à mes yeux et prouve combien cet engagement va au-delà de la performance sportive. Le CIC est fier de soutenir The Famous Project CIC, car à travers cette action, nous souhaitons démontrer notre soutien à l’engagement au féminin dans toutes ses dimensions. Place maintenant au sport. A Alexia, Dee, Stacey, Tamara, Molly, Deborah, Rebecca et Annemieke, d’écrire leur histoire, leur aventure. Nous sommes avec elles. Faites-nous rêver »
Patrice Lafargue, Président Groupe IDEC : « Nous sommes heureux d’accompagner Alexia Barrier et son équipage dans cette tentative du Trophée Jules Verne. Le maxi-trimaran IDEC SPORT porte une histoire unique, et le voir s’élancer aujourd’hui avec un équipage 100 % féminin prêt à relever l’un des records les plus exigeants est une immense source de fierté pour l’ensemble des collaborateurs du GROUPE IDEC. Le Trophée Jules Verne incarne des valeurs fortes que nous partageons : respect de l’environnement, inclusion, passion, dépassement de soi et engagement. Oser, se fixer des défis et repousser les limites : voilà ce qui anime l’esprit d’IDEC SPORT et de l’ensemble du GROUPE IDEC. »
Eric Pasquier, Vice-Président du Conseil d’administration et directeur de la stratégie chez Sopra Steria : « Nous sommes fiers d’accompagner ces huit navigatrices qui s’élancent dans une aventure hors norme. Au-delà des technologies que nous mettons au service de leur défi, c’est tout Sopra Steria qui porte avec elles cette tentative de record. Leur audace et leur détermination résonnent profondément dans notre entreprise. Nous leur souhaitons le meilleur et saluons la portée de ce qu’elles vont tenter d’accomplir. »
Amanda Mille, directrice de la marque Richard Mille et des partenariats : « Aujourd’hui marque une grande étape : le départ de The Famous Project CIC. Toute l’équipe Richard Mille se tient à vos côtés avec admiration et fierté. Votre audace, votre détermination et votre capacité à repousser tous les défis sont une source d’inspiration. »
L’équipage The Famous Project CIC :
Alexia Barrier (46) – France – Captain
Dee Caffari (53) – Great Britain – First Officer
Annemieke Bes (47) – Netherlands
Rebecca Bex Gmuer (25) – Switzerland – New Zealand
Deborah Blair (23) – Great Britain
Molly Lapointe (30) – American-Italian – Boat Captain
Tamara Xiquita Echegoyen (41) – Spain
Stacey Jackson (42) – Australia
Top départ prévu samedi pour le grand défi lancé au Trophée Jules Verne par Alexia Barrier et les 7 femmes de The Famous Project CIC ! Une « fenêtre » météo s’entrouvre sur le proche Atlantique en cette fin de semaine, et le maxi trimaran IDEC SPORT quittera dès samedi matin, entre 11 heures et midi, le ponton du port de Brest (quai du commandant Malbert), pour rejoindre la ligne de départ officielle des grands records à la voile, entre le phare du Créac’h sur l’île d’Ouessant et le phare du cap Lizard à la pointe occidentale de la Cornouaille anglaise. Alexia, Dee (Cafari), Annemieke (Bes), Rebecca (Gmuer), Deb (Blair), Molly (Lapointe), Xiquita (Etchegoyen) et Stacey (Jackson) se lancent à l’assaut du plus ultime des tours du monde, sans assistance, sans escale et en maxi multicoque. Leur longue préparation touche à sa fin, et c’est remplie d’envie, de confiance mutuelle et d’excitation qu’elles s’attaquent à l’époustouflant chrono signé en 2017 par Francis Joyon et ses 5 hommes d’équipage à bord de ce même trimaran de légende IDEC SPORT, 40 jours et 23 heures. Elles ambitionnent par-dessus tout de « boucler la boucle », et devenir ainsi le premier équipage entièrement féminin à réaliser cet exploit.
Franchissement de ligne de départ samedi après-midi !
« Il n’existe pas de fenêtre météo idéale », répète à l’envie Alexia Barrier, soutenue en cela par Christian Dumard, routeur à terre. Choisir son heure de départ est forcément un compromis, de vent, de mer, d’alignement des systèmes météos à court, moyen et long terme. L’espace offert ce samedi par la circulation de deux anticyclones sur le proche Atlantique incite au départ, avec d’emblée une course contre la montre et contre le déplacement d’une zone de haute pression en capacité de fermer la porte au large du cap Finisterre. « Le front passera sur la zone de départ samedi matin« , explique Christian Dumard, spécialiste météo rodé à l’ultra vigilance sur l’évolution des masses d’air. « L’idée est de partir juste derrière, en début d’après-midi, dans un flux de Nord Ouest inférieur à 30 noeuds, qui ira mollissant. Cette fenêtre est très courte, et n’offre pas forcément de chances absolues de réaliser un temps « canon » à l’équateur. Mais elle propose des conditions de vent et de mer favorables à la glisse au portant, et à une entrée en matière relativement confortable pour l’équipage. »
Départ au portant dans une mer formée…
Un critère souhaité par Alexia et ses 7 femmes d’équipage qui refusent de se mettre d’emblée « dans le rouge ». « Nous quitterons Brest samedi, avant midi, et franchirons la ligne deux heures plus tard environ. Il y aura de la mer, avec une houle de plus de 4 mètres, parfaitement gérable à bord d’IDEC SPORT. » poursuit Alexia. « Le danger est que l’anticyclone centré au large du Portugal, en enflant, vienne nous bloquer au moment du passage au cap Finisterre. Il nous faudrait alors faire demi-tour et reprendre notre stand by à Brest. » Un scénario que les 8 femmes de The Famous Project CIC n’envisagent même pas, tant l’envie se lit sur les visages. « Toutes les équipes, navigantes et terrestres sont plus mobilisées que jamais pour réussir ce départ, et entrer enfin dans la belle aventure qui nous est promise… »
Le parcours du Trophée Jules Verne :
>> Couper la ligne de départ définie par une ligne reliant le phare du Créac’h sur l’île d’Ouessant et le phare du cap Lizard.
>> Faire le tour du monde en laissant à bâbord le cap de Bonne-Espérance, le cap Leeuwin et le cap Horn.
>> Recouper la ligne définie ci-dessus en sens inverse.
Distance orthodromique de 21 760 milles marins (40 300 km).
Record du Trophée Jules verne : IDEC SPORT, Francis Joyon 2017
40 jours, 23 heures, 30 minutes
22,84 noeuds de moyenne
Equipage détenteur : Francis Joyon, Sébastien Audigane, Gwénolé Gahinet, Alex Pella, Clément Surtel, Bernard Stamm
Comment suivre la tentative de record The Famous Project CIC ? – L’application officielle The Famous Project CIC sur iOS et Android à télécharger
– La cartographie The Famous Project CIC : https://thefamousproject.io/mapster-wp-map/tracking-theboat/
– Le site Internet : https://thefamousproject.io/
– Les réseaux sociaux The Famous Project CIC : Linkedin, Instagram, Facebook
– LIVEs quotidiens du bord via le youtube The Famous Project CIC
The Famous Project CIC, l’immense défi de l’équipage 100% féminin concocté par Alexia Barrier pour s’attaquer au record du Trophée Jules Verne, le tour du monde à la voile, en équipage, sans escale et sans assistance, démarre aujourd’hui lundi 17 novembre sa phase de veille météo, son stand-by. Alexia et ses 7 femmes d’équipage, aidées par la cellule de routage à terre orchestrée par Christian Dumard, vont désormais scruter quasiment d’heure en heure l’évolution des grands systèmes météos non seulement en proche Atlantique Nord, mais aussi au-delà de l’équateur. Des discussions entre météorologistes et navigatrices émergeront, à plus ou moins long terme, une date et une heure fatidiques de départ à l’assaut de la planète mer et du chrono référence établi en 2017 par ce même Maxi trimaran, IDEC SPORT, 40 jours, 23 heures, 30 minutes et 30 secondes.
À la grande différence d’une course océanique où la date et l’heure de départ sont, sauf extraordinaire, gravées dans le marbre longtemps à l’avance, une tentative de record offre à ses protagonistes le privilège de choisir librement sa fenêtre météo « idéale » pour s’élancer dans les meilleures configurations de route possibles, afin de placer d’emblée le défi sur de bonnes bases contre les temps références du parcours.
Comme au casino
« Chercher la fenêtre idéale pour partir en record, c’est comme essayer au casino d’aligner toutes les cerises sur la machine à sous. Cela n’arrive jamais !» s’amuse Alexia Barrier. Une réflexion partagée par Christian Dumard ; « Les planètes ne s’alignent jamais vraiment. Avec le perfectionnement des outils d’analyse météo, les navigateurs, navigatrices, deviennent de plus en plus gourmands, et cherchent des prévisions et possibles choix de route à échéances de plus en plus longues. Nous entrons en réalité dans une phase de discussion, entre cellule de routage et équipage, pour décider du meilleur compromis. Car la décision finale sera forcément un compromis, entre court, moyen et long terme, estimations de route rapides à court, moyen et long terme, état de la mer, évolution des systèmes proches et éloignés…. Un choix dicté par la quête de performance, bien sûr, mais aussi par les impératifs de sécurité pour les femmes et le bateau, et de mise en jambes. Nous allons définir en amont ce que Alexia et ses filles considèrent comme leur fenêtre météo idéale, en prenant en compte le nécessaire amarinage, et l’absolue nécessité de ne pas casser !»
Patience et clairvoyance
« L’exercice du stand-by est nouveau pour moi » avoue Alexia, pourtant forte de plus de 20 ans de course au large sur tous les supports océaniques. « C’est la première fois que je me lance sur un record. Il faudra savoir être patiente. C’est rassurant d’avoir Christian Dumard à nos côtés. Je le connais depuis ma Transat Jacques Vabre 2007. Il va nous soumettre chaque jour une analyse précise des différents scénarios, à court et long terme. Nous en discuterons de manière très collégiale entre membres d’équipage, pour peser les pours et les contres des conditions de vent et de mer, des routes proposées, en regardant le plus loin possible, l’équateur et au-delà. A l’idéal, nous souhaitons naturellement des vents portants, générés par une dépression d’Atlantique Nord et sa rotation au Nord-Ouest qui n’aurait pas encore levé trop de mer, ou un anticyclone et ses vents d’Est, ou encore une dépression centrée très Sud que nous contournerions en sa bordure Nord. Partir avec l’idée, l’envie, l’ambition de parcourir un océan, Atlantique, Indien, Pacifique puis de nouveau Atlantique, tous les 10 jours, soit 40 jours de mer ! Quoi qu’il advienne, nous voulons surtout tracer notre sillon, profiter de chaque mille, et inscrire un temps référence pour un équipage féminin. »
Fermer les derniers dossiers…. « Nous clôturons tous les dossiers techniques cette semaine » poursuit Alexia. « Nous allons naviguer une dernière fois pour d’ultimes vérifications. Mais toute l’équipe à terre, pilotée par Clément Surtel, est en mode opérationnel. Un travail phénoménal a été accompli depuis le début de l’été, dans un temps et avec un budget impartis. L’équipage est incroyablement motivé et impliqué dans la gestion de ce stand-by. Avec l’aide du comité santé-nutrition que nous avons mis en place, nous veillons désormais à nous préserver, afin de partir au mieux de notre forme. »
Pour info….
Le record actuel entre Ouessant et l’équateur dans le cadre du Trophée Jules Verne est de 4 jours 19 heures 57 minutes, établi par le trimaran Spindrift 2 (skippé par Yann Guichard) en janvier 2019. IDEC SPORT (skipper Francis Joyon) avait, lors de sa tentative triomphale en 2017, mis 5 jours 18 heures 59 minutes, couvrant sur ce segment, une distance de 3 556,3 milles à 25,6 noeuds de moyenne.
La navigatrice australienne Stacey Jackson sera donc la 8ème équipière à bord du Maxi Trimaran IDEC SPORT lors de la tentative à venir contre le record du Trophée Jules Verne, tour du monde en équipage sans escale ni assistance.
Alexia Barrier, initiatrice de ce projet 100% féminin, avait toujours à l’esprit l’idée de naviguer à 8, mais ce n’est que récemment que le nom et le profil de Stacey, navigatrice chevronnée avec deux tours du monde en équipage à son actif, se sont naturellement imposés. L’Australienne de 42 ans, en plus de son expérience des mers du Sud, apporte un large panel de compétences, allant de sa qualité de Maitre voilier à sa capacité de formatrice aux techniques de survie. Ce sont donc 8 femmes de 7 nationalités différentes, Française, Britannique, Néerlandaise, Américaine, Néo-Zélandaise, Espagnole et Australienne, qui présideront cet hiver aux destinées du Maxi Trimaran IDEC SPORT, avec dès le 17 novembre prochain, le début du stand-by dans l’attente de la meilleure fenêtre météo envisageable.
Enthousiasme et expérience…
« Après seulement deux jours de navigation à bord sur le Maxi-trimaran, j’ai vu que Stacey avait déjà tout compris au bateau. » Alexia Barrier se félicite du choix de la nouvelle et dernière recrue nécessaire à compléter l’équipage de The Famous Project CIC. « Dee Caffari connaissait Stacey de longue date. Son profil cadre parfaitement avec nos besoins, mais son enthousiasme et son tempérament nous ont particulièrement séduit. Nous allons pouvoir mieux organiser nos systèmes de quart avec 8 navigatrices, sachant que je suis hors quart, plus particulièrement mobilisée par la navigation et la stratégie. » Et Dee Caffari de renchérir : « Nous avons vu avec la blessure d’Annemieke Bes au dos, provoquant une immobilisation, combien un équipage de 7 personnes était vulnérable. J’ai eu l’occasion de naviguer contre et avec Stacey. Son expérience nous sera très précieuse. Elle connait déjà la moitié de l’équipage et son intégration a été parfaite. »
Etablir un nouveau standard pour les navigatrices…
Toujours en quête de grand défi, Stacey Jackson trouve avec The Famous Project CIC un challenge à la hauteur de ses rêves les plus fous. « Je mesure la chance qui m’ai offerte de prendre part à cet immense défi » raconte-t’elle. « Pouvoir ainsi jeter les bases d’un nouveau standard, d’un nouveau record pour les navigatrices à venir est vraiment motivant. J’ai été merveilleusement reçue par l’équipage, dont je connais certains membres. Le bateau est vraiment impressionnant. Je vais sortir de ma zone de confort, c’est certain, et c’est aussi cela qui me motive. Je sais ce qui nous attend. Ce sera difficile et terriblement stimulant. Mais l’équipe est top et prête à faire front. »
Stacey Jackson
Née le 2 juin1983 à Moolooba, Australie
Stacey compte 15 ans d’expérience au plus haut niveau, aussi bien en régate, qu’en course au large. Elle a participé à la Sydney-Hobart 11 fois, et une fois à la Rolex Fastnet Race.
Elle compte deux participations à la Volvo Ocean Race (The Ocean Race), tour du monde en équipage et avec escales.
L’équipage de The Famous Project CIC
Alexia Barrier – France – Capitaine
Dee Caffari – Grande Bretagne – Seconde
Annemieke Bes – Pays-Bas
Rebecca Gmuer – Suisse – Nouvelle-Zélande
Deborah Blair- Grande Bretagne
Molly Lapointe – Américano-Italienne – Boat Captain
Tamara Xiquita Echegoyen – Espagne
Stacey Jackson – Australie
La navigatrice méditerranéenne Alexia Barrier présentait aujourd’hui, mardi 16 septembre au Musée de la Marine à Paris, les 6 navigatrices sélectionnées pour l’accompagner cet automne dans une tentative contre le record du tour du Monde à la voile, en équipage, sans assistance et sans escale, le fameux Trophée Jules Verne.
Deborah Blair, Rebecca Gmuer, Dee Caffari, Alexia Barrier, Annemieke Bes, Molly Lapointe et Tamara Echegoyen (de gauche à droite)
Pour l’occasion, les partenaires représentés par Daniel Baal, Président du CIC, Patrice Lafargue, Président du Groupe IDEC, et Eric Pasquier, Vice-Président du Conseil d’Administration de Sopra Steria, étaient réunis autour d’Alexia Barrier pour l’annonce de l’équipage international de the Famous Project CIC.
Six navigatrices ont ainsi été retenues, aux expériences très diverses, allant de l’Olympisme à The Ocean Race. Les drapeaux de pas moins de 6 nationalités flotteront dans le gréement d’IDEC SPORT : ceux des Britanniques Dee Caffari et Deborah Blair, de la Néerlandaise Annemieke Bes, de la Suisse-Néo-Zélandaise Rebecca Gmuer, de l’Espagnole Tamara « Xiquita » Echegoyen, de l’Américaine Molly Lapointe et de la Française Alexia Barrier, fondatrice du projet. L’Anglais sera la langue officielle du bord !
Un long et minutieux processus de sélection de l’équipage
Le processus de sélection a été long et passionnant pour Alexia et Dee ont défini une short-list de 15 noms, dont certaines ont navigué à bord du MOD 70 The Famous Project CIC. L’accent, lors de la sélection, a été mis sur la polyvalence, le savoir bien vivre en mer, la convivialité et la responsabilité individuelle (l’envie d’apprendre, la bienveillance et la performance).
« On dit à juste titre que la course au large est très Franco-Française. Là aussi, The Famous Project CIC apporte la contradiction, en révélant des talents dignes des meilleurs Français. Ces filles viennent de tous les horizons, de l’Olympisme à l’IMOCA, et présentent une très large culture maritime, avec des expériences très diverses mais aussi très riches au large comme en inshore. A leurs compétences de navigatrices propres, nous recherchons cette envie d’apprendre et de partager toutes les expériences nautiques. Cette nécessité de transmission est primordiale à nos yeux. Et tout cela doit baigner dans un constant esprit de bienveillance. », explique Alexia.
Un équipage international pluri-culturel !
Alexia Barrier – Française – Capitaine
Née à Paris le 26 novembre 1979, Alexia Barrier grandit à Nice où, dès l’âge de 3 ans, elle découvre la voile à bord du bateau de plaisance de ses parents. Elle navigue en solitaire, double, équipage… Mini 6.50, Figaro, Class40, IMOCA, Maxi-yachts, mais aussi en multicoque et avec des skippers de renom comme Florence Arthaud, Peter Holmberg, Andy Beadworth ou Dennis Conner. Alexia a parcouru plus de 200 000 milles nautiques et traversé l’océan Atlantique en course à 18 reprises dont 5 fois en solitaire.
Le 8 novembre 2020, Alexia Barrier se lance dans l’édition 2020-2021 du Vendée Globe. Elle le boucle en 24e position au terme de 111 jours de solitude. Elle est nommée chevalier de l’ordre du mérite maritime en 2024.
Dee Caffari – Grande Bretagne – Seconde
Dee Caffari, née le 23 janvier 1973 à Watford, Hertfordshire, Royaume‑Uni. En 2006, elle devient la première femme à faire le tour du monde en solitaire, sans escale, et surtout « à l’envers », dans le sens ouest‑est, contre les vents et courants dominants. En 2009, elle termine le Vendée Globe, et devient ainsi la première femme à avoir bouclé un tour du monde non‑stop dans les deux sens. Elle a été nommée MBE (Member of the Order of the British Empire) en 2007 pour son service exceptionnel à la voile. En 2011, en duo avec Anna Corbella, elle achève la Barcelona World Race, devenant la seule femme à avoir fait trois fois le tour du monde sans escale Elle a également pris part à plusieurs éditions de la Volvo Ocean Race.
Annemieke Bes – Pays-Bas
Annemieke Marileen Bes, née le 16 mars 1978 à Groningen (Pays-Bas), est une navigatrice accomplie aux parcours en voile olympique et en course au large. Elle a participé à trois éditions des Jeux olympiques : Athènes 2004, Pékin 2008 et Londres 2012. Après sa carrière olympique, elle se tourne vers la course au large et participe à la Volvo Ocean Race en 2017‑2018 avec l’équipage Team Sun Hung Kai/Scallywag. Depuis 2022, elle navigue sur les IMOCA, notamment à bord de Holcim‑PRB dans l’IMOCA Globe Series.
Rebecca Gmuer – Suisse Nouvelle-Zélande
Rebecca Gmuer est une jeune navigatrice suisse-néo-zélandaise et gréeuse professionnelle,. Née le 21 décembre 1999. Elle a participé à des courses majeures telles que la Sydney-Hobart, la Caribbean 600 et la Fastnet Race, et a pris part à la première traversée transatlantique entièrement féminine en 2024 à bord du MOD 70 Limosa. En 2025, elle navigue sur The Ocean Race Europe à bord de l’IMOCA TEAM AMAALA.
Deborah Blair- Grande Bretagne
Deborah, âgée de 23 ans, licenciée au Weymouth Sailing Club, est diplômée en informatique à l’université de Southampton et a commencé à naviguer à l’âge de 8 ans sur un Pico avec Andrew Simpson Centres Portland. Elle est désormais accro aux courses de quillards.
Molly Lapointe – Américano-Italienne – Boat Captain
Elle est le boat captain du bateau, et travaille étroitement avec Clément Surtel. Molly a appartenu à l’équipe de Maiden Factor avec qui elle remporte The Ocean Globe race. C’est d’ailleurs Tracy Edwards qui l’a fortement recommandée à Dee Caffari et à Alexia.
Tamara Xiquita Echegoyen – Espagne
Tamara Echegoyen Domínguez est une navigatrice espagnole née le 17 février 1984 à Orense en Galice. Elle est championne olympique d’Elliott 6m en 2012, championne du monde de match racing en 2013 et deux fois championne du monde de 49er FX, en 2016 et en 2020. En juin 2024, elle est nommée porte-drapeau de la délégation espagnole aux Jeux olympiques d’été de 2024.
Un voilier déjà légendaire…
« IDEC SPORT, le grand multicoque construit en 2006 pour Groupama et Franck Cammas, sur plan VPLP, est le bateau que nous voulions. Il est, assez curieusement, un bateau simple, épuré, très sain à la mer, fiable, et naturellement très rapide, y compris dans le petit temps. Il est très haut sur l’eau et se montre ainsi très rassurant. Nous avons récupéré le bateau en juin 2023, et nous avons entrepris de le remettre en forme, pas à pas, jusqu’à cette mise à l’eau en juin 2024. Nous y sommes allés progressivement, pour changer tout ce qui devait être changer, matériel courant, poulies, enrouleur, batteries etc… », continue Alexia.
L’achat préalable d’un MOD 70 a servi de plateforme pour tester la capacité de l’équipage à gérer un grand multicoque, et inciter les meilleures navigatrices à venir naviguer sur ce challenge multicoque très exigeant. Mais le bateau souhaité pour le tour du monde a toujours été IDEC SPORT. « J’ai rencontré Patrice Lafargue, le patron du Groupe IDEC qui m’a proposé de me prêter le bateau après le Rhum 2022. Pour la petite histoire, mon rendez-vous avec Patrice a eu lieu rue Pierre1er, à Paris, clin d’œil à Florence Arthaud. »
Les 7 navigatrices se sont durant tout l’été préparées à l’immense défi qui les attend. Le bateau subit actuellement une ultime et complète vérification technique en chantier avant une nouvelle série d’entrainement. Le stand-by pourra comme prévu démarrer mi-novembre dans l’attente de la meilleure fenêtre météo possible pour partir à la conquête du Tour du monde.
Elles ont dit :
Alexia Barrier : » Depuis mon Vendée Globe bouclé en 2020, je n’ai cessé de m’interroger non seulement sur la nature de mon prochain projet nautique, mais surtout sur comment donner du sens à cette nouvelle aventure. Avant de partir sur le Vendée Globe 2020 je savais que je voulais ensuite naviguer en multicoque, autour du monde. Je connaissais donc mon prochain projet sportif. Et je voulais donner du sens à cette nouvelle aventure. Quand j’ai regardé de plus près le nombre de femmes ayant eu accès au Trophée Jules Verne depuis 30 ans, ça a été pour moi une évidence, j’allais réunir un équipage exclusivement féminin, tendu vers un challenge ultime, un tour du monde à la voile, sans assistance ni escale. Restait à solliciter puis convaincre des femmes de talent motivées par un tel challenge. A ma grande surprise, ce ne fut pas un problème et les candidatures ont afflué. »
Dee Caffari : « Je connais Alexia depuis longtemps, mais j’ai appris à mieux la connaitre depuis qu’elle m’a sollicitée pour ce projet. On a tout de suite été sur la même page. On est connectées. Elle nous offre une incroyable opportunité ! Un challenge énorme ! Ce défi est plus qu’un événement sportif. C’est une chance d’écrire l’histoire. On a trouvé les personnes qu’il fallait, et pour ce challenge, leur personnalité est plus importante que leurs talents. Il leur est demandé d’élargir leurs habituels champs d’investigation. Chacun doit pouvoir tout faire à bord. Ce bateau est légendaire, et cela nous impose certaines responsabilités, dans la manière dont nous allons le mener. On ne cesse d’apprendre à son bord. C’est passionnant. »
Eric Pasquier, Vice-Président du Conseil d’administration Sopra Steria, Tamara Echegoyen, Deborah Blair, Molly Lapointe, Alexia Barrier, Rebecca Gmuer, Daniel Baal, Président du CIC, Annemieke Bes, Patrice Lafargue, Président du groupe IDEC, Dee Caffari (de gauche à droite)
Le Trimaran SVR-Lazartigue est rentré dans la nuit de mercredi 5 au jeudi 6 mars à Concarneau, son port d’attache. Si ses tentatives de Trophée Jules Verne, record du tour monde en équipage, ont été prématurément stoppées, l’hiver aura néanmoins été riche en apprentissage et laisse des raisons d’être optimiste pour les objectifs des mois et années à venir.
Dans la nuit de mercredi 5 au jeudi 6 mars, le Trimaran SVR-Lazartigue a accosté à son port d’attache de Concarneau, devant les bureaux de MerConcept. Sa cinquième tentative de l’hiver sur le Trophée Jules Verne (record du tour du monde en équipage établi en 2017 par Francis Joyon et son équipe sur IDEC Sport en 40 jours, 23 heures, 30 minutes et 30 secondes) a malheureusement été interrompue au large des côtes portugaises. À la sortie d’une zone très agitée avec un vent de 40 nœuds établi (rafales à 50 nœuds), l’équipage a constaté le bris de l’accroche de l’un des foils. L’analyse de l’avarie a révélé des dommages rédhibitoires pour la suite d’un tour du monde et la fin des espoirs de Trophée Jules Verne cet hiver pour François Gabart, Tom Laperche, Pascal Bidegorry, Antoine Gautier, Émilien Lavigne et Amélie Grassi. Cette tentative était en effet la dernière d’un stand-by entamé le 18 novembre 2024. « C’est évidemment un gros coup dur pour tout l’équipage, pour toute l’équipe à terre et pour tous ceux qui ont travaillé d’arrache-pied pour nous mettre dans les meilleures conditions pour ce Trophée, confie le skipper François Gabart. Cela rappelle à quel point ce record est difficile à battre, à quel point il est difficile de faire un tour du monde sur ces grands multicoques. Ce qu’a réalisé Francis Joyon en 2016-17 est incroyable. Il s’y est pris à plusieurs reprises et a réussi à tout aligner. J’ai eu cette chance en 2017 de faire un tour du monde en multi en solo, un peu moins vite que lui, en 42 jours. Depuis on a tous progressé et pour autant, le défi reste immense. Il faut beaucoup de travail. »
Si les tentatives de cet hiver n’ont pas permis de s’emparer du Trophée Jules Verne, François Gabart voit dans les nombreuses navigations de ces derniers mois des raisons d’être optimiste. « Nous allons continuer à travailler, continuer à tenter pour être à la hauteur de ce Trophée qui aujourd’hui nous échappe, explique-t-il. Nous essayons aussi de nous concentrer sur tous les points positifs de ces derniers mois. On s’est beaucoup entraînés, on comptabilise 32 jours de navigation en cumulé sur l’hiver et nos vitesses au portant ont progressé de l’ordre de 9%, c’est hyper important pour la suite. Même si dans l’instant, il y a une énorme déception sportive, Il y a plein de belles choses à tirer de tout ça. »
Tom Laperche : « Continuer à monter en puissance pour être au top sur la Route du Rhum 2026 »
Skipper principal du Trimaran SVR-Lazartigue pour les prochaines échéances, Tom Laperche se projette sur les nombreux défis à venir.
Quel est votre sentiment au retour de cette ultime tentative contre le Trophée Jules Verne ?
Il y a forcément de la déception car nous n’avons pas réussi dans nos tentatives de Trophée Jules Verne. Malgré tout, nous avons franchi une marche en termes de performances sur le bateau. C’est important pour la suite du projet. Même dans la difficulté, nous avons progressé. La déception est sportive mais il y a du positif à tirer.
Quel est va être le programme du Trimaran SVR-Lazartigue dans les jours, semaines et mois à venir ?
Dans les jours qui viennent, nous allons effectuer quelques navigations et faire un bon débrief pour bien dispatcher les taches et organiser au mieux le chantier, notamment sur la fiabilité. Car avant de gagner des courses, il faut les finir et au plein potentiel du bateau. Le chantier sera orienté en priorité vers cette fiabilisation, puis sur l’optimisation de la performance avec l’aérodynamique, les voiles, les appendices etc. Le Trimaran SVR-Lazartigue devrait être remis à l’eau au mois de juin. Il y aura ensuite un programme de courses avec pour objectif de continuer à monter en puissance pour être au top sur la Transat Café l’Or, et ensuite sur la Route du Rhum en 2026.
Vous allez désormais être le skipper principal du Trimaran SVR-Lazartigue. Comme l’abordez-vous ?
C’est dans la continuité de ce que nous préparons depuis plusieurs années. Je suis très impliqué avec l’équipe depuis deux ans. L’an dernier, sur l’Arkea Ultim Challenge (première course au tour du monde en solitaire pour les Ultim), j’étais déjà seul. À titre personnel, cette saison est la première sans résultats positifs. Mais dans une carrière, il ne peut pas y avoir que des hauts. Être dans le dur peut apporter pour la suite. Il faut passer par là. Après avoir connu des bas ces derniers mois, j’espère vite retrouver les hauts avec le Trimaran SVR-Lazartigue.
Le programme 2025
Cet été, après quelques opérations de relation publique pour KRESK, le Trimaran SVR-Lazartigue, désormais skippé par Tom Laperche, entamera son programme de courses avec tout d’abord, un titre à défendre sur la Rolex Fastnet Race (en équipage), le 26 juillet, au départ de Cherbourg. Débutera ensuite la préparation en double pour les 24h Ultim en septembre puis, la Transat Café L’Or (ex Transat Jacques Vabre), transatlantique en double, avec un départ du Havre, le dimanche 26 octobre.
Après un peu plus de 16 jours de mer, l’équipage de Sodebo Ultim 3 doit mettre fin à sa tentative sur le Trophée Jules Verne ce lundi 6 janvier. Alors qu’ils naviguaient entre les Kerguelen et le Cap Leeuwin, à plus de 30 nœuds, Thomas Coville et ses six équipiers ont constaté la perte du safran central.
Très rapidement, l’équipage a prévenu le Team Sodebo pour effectuer un premier diagnostic.
Cette avarie ne permet plus au trimaran géant de naviguer à 100% de ses capacités pour tenter de battre le record du Trophée Jules Verne, ils ont donc décidé d’interrompre leur tentative débutée le 20 décembre à 21h34.
Thomas Coville, Frédéric Denis, Pierre Leboucher, Léonard Legrand, Guillaume Pirouelle, Benjamin Schwartz et Nicolas Troussel ont remis le cap au nord pour sortir de la zone des glaces et envisagent une escale à préciser.
Thomas Coville, joint ce matin par son équipe : « Il n’y a eu aucun choc mais nous avons perdu le safran. Avec l’équipage, on est très lucide et tout va bien pour nous. On ne peut pas continuer en mode record et on ne pense pas qu’il faille s’engager dans les mers du sud sans safran central. Nous sommes à 25 nœuds et on fait route plein nord pour essayer d’échapper à une dépression. On s’oriente sur une escale technique à priori en Australie pour remettre un safran. Engager un demi-tour du monde en mode record avecle safran principal en moins, ce n’est malheureusement pas raisonnable. Le bateau est en bon état général et nous avions bien réussi à gérer cela. On a construit quelque chose d’incroyable. Le rythme était soutenu et dense. On était content de ce qu’on réalisait malgré l’état de la mer qui était difficile ces dernières 24h.
A terre, la cellule routage et tout l’équipe lorientaise ont également été admirables durant cette tentative. Je tiens à les remercier pour tout le travail effectué. Nous avons réussi le pari de faire rêver nos publics à travers cette aventure hors-norme.
Cet abandon est bien sûr une déception pour tous. Mais il sera aussi formateur et apprenant pour l’avenir de notre équipe afin d’aller relever nos prochains challenges.»
Une année 2025 qui démarre avec un super chrono ! Après 11 jours 15 heures et 11 minutes de mer, Sodebo Ultim 3 a franchi ce mercredi 1er janvier à 12h46 (Heure française) la longitude du Cap de Bonne-Espérance. C’est le premier des 3 caps mythiques à passer dans cette tentative de Trophée Jules Verne.
Depuis leur départ de Ouessant le 20 décembre à 21h34, Thomas Coville, Frédéric Denis, Pierre Leboucher, Léonard Legrand, Guillaume Pirouelle, Benjamin Schwartz et Nicolas Troussel ont déjà parcouru 8277 milles (15 329 km).
Après le passage de l’équateur jeudi 26 décembre avec 15h et 37min d’avance, Sodebo Ultim 3 a accentué cette avance avec une très belle descente de l’Atlantique Sud.
Au passage du Cap de Bonne-Espérance, les sept hommes du bord ont été 1 jour 4 heures et 17 min plus rapides qu’Idec Sport, le détenteur du Trophée Jules Verne.
L’océan indien et les mers du Sud sont désormais devant les étraves de Sodebo Ultim 3…
Pour s’emparer du Trophée Jules Verne, détenu depuis le 26 janvier 2017 par Idec Sport en 40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes, Sodebo Ultim 3 doit couper la ligne à Ouessant avant le jeudi 30 janvier 2025 à 21h05min (heure française, sous réserves de validation du WSSRC).
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