Bruno Peyron : « Cela fait maintenant deux jours que nous n’avançons pratiquement plus et je commence à penser qu’il ne s’agit plus pour nous de doubler l’axe d’une dorsale annoncée, mais bien de trouver la sortie d’un anticyclone en formation juste au-dessus de nous. Si c’était le cas, il faudrait alors redoubler d’attention, mais surtout de patience, avec une période de deux jours minimum à traquer la moindre brise pour tenter d’en sortir par nous-mêmes, sans attendre que ce soit l’ensemble du système qui ne se déplace pour libérer des vents salvateurs.

J’avoue que nous sommes partagés entre l’ennui de notre attente prolongée et le plaisir de savoir que le bateau ne risque pas, dans ces conditions, de se détruire davantage à l’endroit de la déchirure de la coque. Après neuf dixièmes de tour du monde, on devient philosophe et plus capable qu’au départ de regarder le bon côté des choses. Or comme le jeu était, et est toujours, de revenir au point de départ, on se dit que cette mollesse y contribue largement. Nous avons de nouveau observé la déchirure en plongée et c’est réellement impressionnant à voir, si bien que l’on se demande comment cela se passerait si nous devions essuyer un ou plusieurs coups de mauvais temps avant d’arriver à Ouessant. » (…)

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